Mardi 16 février 2022, 11h du matin, village de Faia d’Agua, île de Brava, atlantique sud.
Brava est une petite île de 5600 habitants, elle fait partie des îles du Cap Vert, anciennes colonies portugaises, devenues indépendantes en 1974 après vingt ans de lutes anticolonialistes.
Le Cap Vert compte une dizaine d’îles, à l’ouest de l’Afrique, en face du Sénégal.
Ces îles sont habitées depuis le 15e siècle, d’abord comme terres agricoles pour le Portugal, puis comme lieu de passage des esclaves en route pour l’Amérique du sud, puis comme escale de ravitaillement pour les navires transatlantiques, enfin comme destination touristique.
La population est métissée, vit de l’agriculture, de la pèche, du tourisme et de l’émigration.
Chaque famille capverdienne compte une ou plusieurs personnes partie travailler en Europe ou en Amérique. L’émigration, la peine du départ et la joie du retour ont donné naissance à la musique et à la chanson capverdienne, internationalement connue par la chanteuse Cesaria Evora et sa chanson « Saudade ».
De toute ces îles, Brava est une des plus reculées, des plus lointaines, il faut rejoindre l’ile voisine de Fogo puis prendre un ferry sur une mer souvent mauvaise pour débarquer au petit port de Furna. De là on peut rejoindre la capitale, Nova Sintra, construire dans le cratère d’un ancien volcan.
Des volcans, il y en a sur chaque ile, ou plutôt, chaque ile est faite d’un ou de plusieurs volcans.
Des volcans très anciens, éteints, Seul le volcan de l’ile de Fogo, le plus jeune, est encore actif, il s’est réveillé en 2014, engloutissant un village construit dans son immense cratère de 10km, sans faire de victimes. Les quatre cents habitants ont reconstruit leur village à côté des coulées de lave. Ils continuent à faire pousser de la vigne dans le sol de cendre volcanique. Pas besoin d’arrosage, l’humidité du soir suffit pour hydrater les racines. Les viticulteurs se sont regroupés en coopérative pour produire un vin de qualité le « Cha » de la caldeira de Fogo.
Comme les habitants de Fogo, ceux de Brava et des autres îles sont des personnes opiniâtres, optimistes et gaies, qui revendiquent leur particularités et participent de la richesse, de l’inventivité et de la créativité de toute entité humaine vivant en harmonie avec son environnement.
Ne peut-on pas en dire autant des étudiantes et étudiants de Yoshidaryo ?
Je n’ai pas pu retourner à Kyoto depuis deux ans et j’attends impatiemment de pouvoir le faire pour revenir les saluer et partager de nouveau quelques moments chaleureux.
JLP